dimanche 10 juin 2012

Le cimetière ta maison..



Hier je suis allée me poser à coté de toi.
 Hier j'avais besoin d'être seule face à toi.
Comme un cri dans le silence, ma tête, mon corps te réclamait.
Je suis entrée dans ce cimetière, la boule au ventre, tu es là-bas au fond, je traverse cette allée et je m'approche de toi.
 Je regarde autour de moi toutes ces mamans, qui comme toi, ont laissé des enfants dans la peine.
Il y a des fleurs partout, fleurs seul et unique signe de cet amour.
Il ne nous reste que ce geste là, tout le reste ce passe dans nos coeurs.
Au milieu de cette allée, je suis entourée de fleurs, c'est une sensation d'apaisement, je suis presque à l'aise.

J'arrive devant cette photo de toi, j'ai un flash, je revois ce jour où cette urne est arrivée, je revois ce moment où je dois réaliser que tu es dedans, il ne reste plus rien de ton corps. Je ne te reverrais plus. Je me souviens encore très bien de ce grand désespoir, ces images réelles face au choc de ton départ.
A tes cotés F et L, tes petits enfants, ont déposés deux anges blancs pour te protéger. Et puis, le moment arrive où le couvercle de ton caveau se referme à jamais.
A partir de ce moment là je devais être cette mère sans Sa mère.
Plus de conseils, plus de rires plus de confidences, juste ce silence.

Mais hier matin j'avais besoin de te parler, j'avais besoin d'être ta petite fille, j'avais besoin d'être tout prêt de toi. J'ai réussit à pleurer, ça fait si longtemps que ces larmes étaient en moi.
Je n'étais plus cette femme forte, cette pierre indestructible, j'étais moi au plus prêt de toi.
Le vent caressait mes joues, le soleil réchauffait mon dos, la nature chantait.

Tu m'as sauvé la vie Maman et je t'en remercie, je voulais te le dire au plus prêt, te le dire au cimetière, dans ta maison.