mercredi 17 juillet 2013

Un instant...



J'ai planté des fleurs, j'ai planté de la vie dans mon jardin. Je regarde chaque matin grandir la nature, je regarde cette vie, je regarde le vent traverser cette végétation.
Je regarde pousser mes tomates, mes salades, je regarde pousser les seules choses que je suis encore capable de faire seule.

La douleur m'a éloigné de tout, la douleur a fait de moi une personne seule. La nuit je suis souvent assise dans mon salon au milieu du silence, je lutte, je suis face à mon mal à attendre d'être à nouveau capable de regagner mon lit.
Ma nouvelle douleur à droite, sans doute une cruralgie, devient difficilement acceptable, je n'arrive presque plus à laver mon pied toute seule, je vais devoir demander de l'aide bientôt, rien que cette idée là me paraît insurmontable.
Je sais que Koni sera là, qu'il le fera sans que je me sente diminuer, mais je n'y arrive pas, je n'arrive pas à accepter cet état.
Pourquoi il resterait? pourquoi et comment l'amour peut résister à la maladie?
Je n'ai plus de chômage, je n'ai plus de revenus, même là je vais dépendre, je voudrais travailler un peu, je sais tout au fond de moi que se serait de la folie, mais ce n'est pas à lui de tout prendre en charge.
Je voudrais tant pouvoir lui donner plus, je voudrais tant être "normale" ne plus calculer chaque geste, ne plus me demander si je peux suivre le rythme d'une vie normale.. Je voudrais juste pouvoir vivre cet Amour qu'il m'offre.
Mon Amour pour lui est profond, sincère, je veux son bonheur, je veux qu'il vive, j'aime regarder sourire ses lèvres, j'aime le voir s'endormir, j'aime regarder chacun de ses muscles se laisser aller dans mes bras.

Je ne peux plus me coucher sur ma hanche droite je sens comme une pression, une envie de vite bouger pour arrêter cette douleur qui monte en moi.
Lorsque je change de position, j'ai des fourmis dans le dos, comme si ma chair s'endormait ou se réveillait. C'est fortement désagréable. J'ai ma douleur , celle que je connais déjà et cette nouvelle douleur, je pense souvent à plus tard à comment je vais vieillir.
La mort, oui j'y pense, je sais que quelque part c'est à ce moment là que je n'aurai plus mal, la mort comme seule issue. Alors je pense à mes filles que je refuse de laisser et je pense à Koni que je refuse de laisser, il est mon souffle, il est mon énergie, il est ma vie.
Je relève la tète pour être celle qui est à ses côtés, son bonheur comme unique but dans ma vie.
L'amour c'est se donner à l'autre sans retenus, l'amour le vrai est le plus beau cadeau du ciel.
J'ai reçu ce cadeau précieux, cette fleur  que je regarde grandir, cette fleur que je m'efforce de protéger. Cette fleur qui caresse mes maux.
Etre contre lui, me plonger dans ses yeux, me sentir bien, me laisser aller. Pas de mots, pas de bruits, juste notre Amour.
Mes seuls instants de bien-être....