mercredi 26 octobre 2011

Mon Amie...


26 octobre...

Mon Amie, depuis un an tu mènes un combat, ce combat contre la maladie, contre ce cancer qui est né dans ton sein.
Tu as commencé à écrire ton combat le 13 octobre 2010, date qui m'a lié à toi .

Mon Amie, tendre fleur, tu as lutté pour guérir, tu as toujours su trouver les mots pour les autres, tu es un maman extraordinaire. Ton visage, ton sourire sont une force sans nom.

Mon Amie, la maladie prend le contrôle de ton corps, tout doucement tu entres vers le chemin de la lumière. Je voudrais tant encore pouvoir dialoguer avec toi, nous avons pu le faire un peu, mais pas assez.. Comme tu es présente dans ma vie, je pense à toi aux tiens..

Tu es entourée d’énormément d'amour, c'est un grand réconfort pour moi. Il faut accepter l'inacceptable !! Il faut te laisser t'envoler.

Mon Amie, tu as tout mis en place pour cette future vie sans toi. Je sais que tu n'as pas peur.. je sais que tu es prête mais c'est dur tellement dur de voir partir une femme aussi formidable, c'est tellement injuste.

Mon coeur pleure mais t'aimer c'est accepter cet envol, c'est te laisser entrer dans la lumière. Te laisser partir vers cette autre monde où la douleur n'existe plus.

J'ai besoin d'inscrire ici un bout de toi, j'ai besoin de cette trace.


31 octobre...
Mon Amie, tu t'es envolée tu es partie rejoindre les étoiles..
Tu vas manquer à beaucoup de monde..
Je voudrais envoyer toute ma force toute mon énergie vers les tiens, vers ceux que tu laisses .

Vol en paix bel Ange.

lundi 10 octobre 2011

Pour toi Koni ...




Il est ma raison de vivre, il est les battements de mon coeur,
Je deviens ivre en voyant sa beauté, sa fraîcheur,
Cela se traduit par un désir éternel,
Je me sens alors battre des ailes,

Je ne puis me passer de lui,
je le veux dans mes bras pour toujours,
Il embelli mes rêves la nuit
et les matérialise le jour,

Son image monopolise mon esprit,
Le flottement de ses cheveux m'emmène au-delà des océans,
Ses yeux m'envoûtent et m'emportent dans le tourbillon de la folie,
Cette folie est mon énergie pour l'aimer un peu plus chaque instant,

Son visage m'éblouie d'un sourire radieux,
Ses mots sortent tels qu'ils forment un air mélodieux,
Tout ceci converge dans un monde où il est mon soleil,
Il est pour moi la première de toutes les merveilles,

Ses pensées se mélangent aux miennes,
ses sentiments débordent d'attention,
Chaque moment passé avec lui
suscite une émotion,

D'un souffle j'envoie un baiser que lui seul peut intercepter,
Il enferme un message qui lui dit que je l'aime,
Un message sincère et passionné,
Révélé à travers ce poème.

samedi 8 octobre 2011

Cicatrices suite ...


J'ai du lutter sans cesse pour arriver à gérer l'heure des soins. Je vivais chaque matin comme un calvaire, attendre que les infirmières arrivent .
Le soir où je suis rentrer en allant aux toilettes j'ai vu que du liquide coulais de la cicatrice.. je me suis mise à trembler, à pleurer, je savais que quelque chose c' était ouvert.. J'ai mis un temps fou à oser montrer cela à mon compagnon.. Car même déposer des yeux sur moi me mettait en panique. Peur de savoir.. ce n'était pas grand chose mais pour moi c'était juste pas possible. Les infirmières en plus de devoir nettoyer cette cicatrice ont du chaque jour appuyer sur cette ouverture pour vider le liquide et éviter une infection..
Il est arrivé aussi le jour où j'ai du prendre ma première douche, me laver seule.. la maintenant même y repenser me fait avoir des vertiges.. je tremble.
Il fallait y toucher, croire que rien n'allait m'arriver, j'ai mis énormément de temps à déjà être nue, dans ma tète c'est la culotte qui tenait cette cicatrice , il me fallait croire que rien n'allait s'ouvrir si j'étais nue sous ma douche.
J'ai pris un gant de toilette, je l'ais plié en 4 , surtout ne rien sentir.. surtout ne pas être en contact.

Encore aujourd'hui, je suis rester à ce stade là.. je n'y arrive pas, je n'arrive pas a intégrer cette cicatrice, je n'arrive pas à la regarder c'est trop difficile. Il m'est impossible de la toucher.. Comme il m'est impossible de laisser quelqu'un y toucher.. Si cela arrive je suis prise de panique, je tremble, je sens mes muscles se raidir, je ferme les yeux , je n'arrive plus à me contrôler, je suis angoissée, terrorisée. Ma tète d'adulte devrait savoir que rien ne va m'arriver, mais quelque chose en moi m’empêche de penser, la panique est plus forte que la raison.

Cette cicatrice est le moment où ma vie a basculé, il y avait la femme d' avant celle qui n'était jamais malade, jamais de médecins, rien, j'étais forte, je pouvais tout gérer tout cacher.. Et cette ouverture a marqué le début d'une vie faite de souffrances, je n'ai plus jamais été en paix.
A partir de la première contraction pour donner la vie à Emma et jusqu'à ma mort je serais Véronique celle qui doit lutter contre la douleur.

J'ai du apprendre tout au long de ma vie à cacher mes émotions, je suis très forte. Je sais faire comme si. Je ne sais pas me plaindre c'est même impossible, tenir toujours tenir, avancer même si c'est douloureux. Avancer pour espérer me réconcilier avec mon corps.

En te laissant approcher cette partie de moi, je te laisse approcher mon mal, je te donne accès au nid de ma souffrance d'aujourd'hui.. C'est très difficile pour moi mais je crois en toi.. je voudrais accepter cette cicatrice et ne plus en avoir peur . Accepter que ma douleur peut être autre chose que de la destruction.

Cicatrices !!


Un sujet douloureux. Mes cicatrices.

Je dois essayer de comprendre d'où me vient cette phobie, ce violent rejet.
Je dois pour cela remonter très loin en moi. Ma première cicatrice c'est mon nombril, c'est le lien coupé avec ma mère. Je pense à cela car je ne peux pas supporter que quelqu'un se touche, ou me touche là . J'ai le même cheminement dans ma tète avec mes autres coupures.

Ma phobie est probablement lié à ma mère !! J'arrive à toucher mon dos, à me laver sans prendre de gant. Je ne suis pas totalement à l'aise mais je le vis assez bien.
Tout est centré au niveau du ventre.

A 10 ans j'ai été opéré de l'appendicite, je me souviens très bien que déjà là, les soins étaient un calvaire. J'avais l'impression que les mains des infirmières allaient entrer en moi, que tout allait s'ouvrir. Je pleurais , je bougeais, j'essayais de me débattre..

A chaque grossesse j'avais la hantise de la césarienne, j'y pensais souvent.

Et puis soudain le 13 octobre, ce mot est devenu réel on allait m'ouvrir !! on allait mettre des mains en moi, on allait toucher mes entrailles , on allait arracher ma fille de moi !!
Ce mot, cet échéance, a été un drame dans ma vie, on allait ouvrir mon intimité, on allait violer le nid, le berceau de mes enfants..
Je voulais fuir ce moment la, je voulais hurler, j'ai été face au désespoir face à moi, face à ce qui me fait femme. Emma devait sortir. Je n'ai pas accepter les mots qu'on m'a dit, soi courageuse, ce n'est rien, pense à ta fille, prend sur toi !!
Je n'étais plus une adulte, je n'étais plus capable de raisonner, j'étais terrorisée , désespérée, je ne pouvais pas faire naître ma fille, on allait m'ouvrir...
J'était seul au monde face au bistouri !! Ce n'était plus une naissance, c'était une opération et j'étais là inerte, je sentais les mains, j'ai senti qu'on m'arrachait ma fille.
Je ne voyais que ce ventre ouvert, ces fils, ces agrafes, je savais les soins après.. J'avais déjà si peur..
Et puis il y a eu cette douleur inouïe dans mon ventre, tout ce sang qui coulait en moi et hors de moi.. Il y a eu cette lutte contre la mort, un enfant, mon bébé venait de naître et moi je devais lutter pour vivre. Je n'ai pas eu peur de mourir, j'avais bien trop mal pour avoir peur. J'étais dans un autre monde, il fallait vivre, tout le monde était affolé, moi je luttais seule.
Mon ventre saignait, mes organes saignais, tout me brûlait. Je m'entendais respirer, vite, je sentais le froid monter en moi, il prenait possession de moi.
Sur la table d'opération pour la deuxième fois on allait m'ouvrir à nouveau, cette fois pour me sauver la vie. J'étais seule face à moi, face à la mort. Je devais vivre.. Il y a eu ces quelques secondes où je n'ai plus su respirer, j'étouffais.

En réanimation, tout le monde était heureux, les médecins étaient même surpris par ma force, par ce combat que j'ai mené contre la mort. Ils me l'ont dit tellement de fois. Eux n'y croyais plus dans la nuit.. Et je suis revenue à la vie..
Mais je n'étais pas si heureuse, j'avais mal, mon bébé était loin, et je savais tout le combat que j'allais devoir mener avec ce ventre ouvert!! avec ce trou aussi dans mon ventre qui était là.
Il allait y avoir tous ces soins, on allait me toucher tous les jours.. On allait passer sur cette ligne si fine, si fragile.. la panique!!
J'allais devoir me lever, peur irréelle et incontrôlable que tout allait s'ouvrir. J'étais comme coupée en deux. Je ne voyais plus la naissance de mon bébé, il n'y avait dans ma tète que douleurs et soins.

Je vais m'arrêter là pour l'instant, c'est difficile de remonter dans le passé, de revivre ces émotions là qu'on avait essayer d'oublier pour oublier cette cicatrice..