jeudi 17 janvier 2013

De la survie à la Vie.



Cela fait maintenant quelques mois que je ne suis pas passée ici. C'est le temps qu'il m'a fallu pour trouver mes repères dans cette nouvelle vie de famille.

Je ne pensais pas qu'un jour j'allais à nouveau pouvoir dire que je vis, que je suis heureuse, que malgré toute cette douleur, le bonheur est là au quotidien.

Koni, tu m'offres tout cet amour, tu me guides pas à pas vers le positif. Tu m'as fait renaître. Je suis passée de la survie à la vie. Tu es là même quand je tombe. Nous n'avons pas besoin d'y mettre des mots, tu le vois, tu poses doucement ta main dans la mienne ou dans mon dos.
Tu respectes le fait que je ne veux pas en parler, ce n'est plus mon combat à moi toute seule, c'est le notre. Quand tu caresses doucement mon dos, je prends conscience que cette partie de moi peut être autre chose que de la douleur, je redécouvre que c'est agréable, que je peux me détendre.
Cette main, TA main devient mon soulagement, ma tète se détourne du mal pour aller puiser dans la douceur de ton geste un relâchement, ma respiration s'apaise et se cale à ton geste, à ton rythme.
La chaleur de ta main entre en moi, elle parcourt alors chacun de mes muscles.
Tous ces muscles qui hurlent, toute cette peau qui me fait tellement mal se laisse endormir par tant de douceur, d'amour, de compréhension .
Je reste encore étonnée par ton Amour, à me demander si je ne rêve pas. A me  dire comment c'est possible de m'aimer avec ce mal ?
Je ne pourrais pas supporter d'être un frein dans ta vie, ton bonheur est mon bonheur.

Je t'observe souvent avec les filles, je découvre ce qu'est une vraie relation paternelle. Je suis émue souvent, très souvent. Je lis dans le regard des filles cet immense attachement. Il y a encore quelques mois, le mot "maman" était présent de manière presque exclusive . Aujourd'hui ton prénom est à la hauteur du mien.
Tu me guides avec elles. Tu m'aides à retrouver ma place de maman droite mais juste sans culpabilité.
Culpabilité de quoi? Culpabilité de tout ce qu'elles ont du traverser et traversent encore.

Il est 16 h ,je suis assise dans mon salon. J'ai mal, si mal.. Comme à chaque fois, ce blog est le seul endroit où je vais aller mettre des mots justes sur mon état. Tout le bas de mon dos à droite est électrique presque endormi. Je ne sens pas ma main s'enfoncer dans le muscle, mais il y a une sensation violente de douleurs qui est présente. Comme si, malgré ce pseudo "sommeil" toute ma peau était hyper réactive. Comme si tous les nerfs de mon corps étaient allées se nicher à cet endroit pour envoyer à ma tète un obus.
Ma tète cherche alors la solution, trouver la position qui va vite faire taire cette poussée. Car tel un obus, tout se brise en moi lors des poussées. Tout vol en éclat.
Mon corps tremble, ma tète ne sait plus trier les informations, tout ce qui vient de l'extérieur devient agression.
Et toujours, ne rien laisser paraître, avancer encore et encore.

Ce combat, mes limites, être revenue à la vie. Tout cela prend aujourd'hui tout son sens dans cette Vie où j'existe enfin. Cette vie où j'ai le droit de ne pas toujours être au mieux de ma forme.
Peux-t-on tenir de longues années avec la douleur?
J'ai enfin la réponse, oui c'est possible.
J'ai passé, en famille, quelques jour auprès de "F" . J'ai littéralement été bouleversée. Il m'a apporter tant de réponses face au combat contre la douleur. Malgré les années qui passent, on peut rester joyeux, amoureux de la vie, avec une énergie intacte. J'ai reçu une magnifique leçon de vie. Merci à vous "F". Je pourrais rester des heures à vous écouter parler, une sagesse immense, un vécu incroyable, une volonté à toutes épreuves, un don de soi pour les autres. Un combat contre cette douleur qui ne vous quitte jamais.
En voyant, en ressentant cette douleur, je voyais la mienne, tel un miroir.
Nos deux corps qui hurlent en silence sur la route de la vie. J'espère réussir le même combat que vous dans le temps.

"Avoir mal c'est être vivant" c'est tellement vrai !! Lorsqu'on a toucher, du bout des doigts la mort on mesure pleinement la chance de vivre et ce, malgré la douleur.