lundi 22 octobre 2018

Un Miracle




C’est allongée au fond de mon lit d’hôpital que j’écris mon texte.
Tout ce que je pensais impossible est en train de devenir réalité, petit à petit.

C’est le 17 septembre à 7h30 que je suis partie au bloc, à 6h30 j’étais accroché à Koni, je n’arrivais plus à parler, la tension était extrême. Les brancardiers sont arrivés, il fallait partir vers mon destin…
Derniers instants où j’ai serré la main de Koni, derniers instants pour tout… Je suis partie, j’ai pu faire un petit au revoir de la main. Ascenseur, pièce d’attente et puis me voilà dans ce bloc. Je ne pleure pas, j’observe tout ce matériel, les caisses opératoires. Un interne commence à me préparer.
Perfusion, électrodes sur mon visage pour le neurologue, je reste calme comme éteinte en fait.
On m’explique qu’on me fera toutes les autres perfusions une fois endormie pour éviter le stress.
Je respire dans un masque, la peur monte je sais que voilà je vais dormir très bientôt.
Je pense à mes filles, à Koni, on me dit que je vais m’endormir…..

20h30….
Je prends doucement contact avec la réalité, qui est bien douloureuse, impression d’être passée sous un camion, j’ai mal partout, mais vraiment partout.
Je comprends très vite que ça va être compliquée. Mes jambes, je peux les bouger. Je suis incapable de le savourer.
On me remonte en chambre. Je vais te voir mon Amour. J’entends que tu es heureux, enfin après autant d’heures tu vas me voir.
Je vois ta joie, je vois que tu es ému, enfin ton stress diminue.
Je ne peux pas dire grand-chose concernant les heures de la nuit, je garde le souvenir de ta main mon Amour qui caresse mon front, je garde la douleur qui est vive, tous mouvements m’est compliqué.

Les médecins cherchaient comment me soulager ce qui était compliqué au vu de mon passé de 10 ans sous morphine et autres…

L’opération est une réussite totale, ma moelle épinière était au départ très en souffrance, et plus les chirurgiens me redressaient plus ma moelle devenait souple ce qui a permis de corriger ma déformation totalement, bien plus que ce qui était envisagé.
Je suis aujourd’hui comme tout le monde, droite comme un «  i » et chose incroyable, je n’ai plus mes douleurs, mais plus du tout.
Alors je ne marche pas beaucoup, tout est compliqué mais peu importe c’est un miracle.

Évidemment il y a eu des soucis le pas de bol qui fait que je suis toujours à l’hôpital, qu’il a fallu réopérer pour faire un lavage intérieur, c’était un risque connu et j’y ai eu droit….

Ce que je voudrais surtout ici c’est dire merci au Docteur Teyssedou du CHU de Poitiers, il a osé avec sa collègue le docteur Swenen cette opération, ils ont passé toute la journée à me réparer, des médecins, humains, présents chaque jour, mais surtout une équipe RACHIS juste exceptionnelle.
Je ne pourrais jamais assez remercier ces médecins, les internes , ils m’ont donné l’immense chance de revenir à la vie, la chance qu’enfin mon corps ne hurle plus. Ma douleur n’est plus. En l’écrivant j’ai du mal à y croire.
Je voudrais également remercier ici le personnel du 4ième étage (rachis) couloir B. Merci pour la douceur des mots des gestes lorsque vous m’avez lavé, merci pour vos encouragements de mettre un pied devant l’autre, merci pour tous ces moments où vous avez été là lorsque mon moral n’était pas au rdv.
Demain je passe un examen, si celui ci est négatif mon retour ne devrait plus tarder, vraiment j’ai très envie d’être demain et de connaître la suite des éventements.

mercredi 17 octobre 2018

Un mois après

Nous sommes le 17 octobre, un mois après, je vais faire un tout petit message.
Je suis toujours à l'hôpital.
Je vais mieux. J'ai mes jambes.
Je devrais rentrer bientôt .Je viendrai écrire ici tout ce qui c'est passé.