C’est allongée au
fond de mon lit d’hôpital que j’écris mon texte.
Tout ce que je
pensais impossible est en train de devenir réalité, petit à petit.
C’est le 17
septembre à 7h30 que je suis partie au bloc, à 6h30 j’étais
accroché à Koni, je n’arrivais plus à parler, la tension était
extrême. Les brancardiers sont arrivés, il fallait partir vers mon
destin…
Derniers instants où
j’ai serré la main de Koni, derniers instants pour tout… Je suis
partie, j’ai pu faire un petit au revoir de la main. Ascenseur,
pièce d’attente et puis me voilà dans ce bloc. Je ne pleure pas,
j’observe tout ce matériel, les caisses opératoires. Un interne
commence à me préparer.
Perfusion,
électrodes sur mon visage pour le neurologue, je reste calme comme
éteinte en fait.
On m’explique
qu’on me fera toutes les autres perfusions une fois endormie pour
éviter le stress.
Je respire dans un
masque, la peur monte je sais que voilà je vais dormir très
bientôt.
Je pense à mes
filles, à Koni, on me dit que je vais m’endormir…..
20h30….
Je prends doucement
contact avec la réalité, qui est bien douloureuse, impression
d’être passée sous un camion, j’ai mal partout, mais vraiment
partout.
Je comprends très
vite que ça va être compliquée. Mes jambes, je peux les bouger. Je
suis incapable de le savourer.
On me remonte en
chambre. Je vais te voir mon Amour. J’entends que tu es heureux,
enfin après autant d’heures tu vas me voir.
Je vois ta joie, je
vois que tu es ému, enfin ton stress diminue.
Je ne peux pas dire
grand-chose concernant les heures de la nuit, je garde le souvenir de
ta main mon Amour qui caresse mon front, je garde la douleur qui est
vive, tous mouvements m’est compliqué.
Les médecins
cherchaient comment me soulager ce qui était compliqué au vu de mon
passé de 10 ans sous morphine et autres…
L’opération est
une réussite totale, ma moelle épinière était au départ très en
souffrance, et plus les chirurgiens me redressaient plus ma moelle
devenait souple ce qui a permis de corriger ma déformation
totalement, bien plus que ce qui était envisagé.
Je suis aujourd’hui
comme tout le monde, droite comme un « i » et chose
incroyable, je n’ai plus mes douleurs, mais plus du tout.
Alors je ne marche
pas beaucoup, tout est compliqué mais peu importe c’est un
miracle.
Évidemment il y a
eu des soucis le pas de bol qui fait que je suis toujours à
l’hôpital, qu’il a fallu réopérer pour faire un lavage
intérieur, c’était un risque connu et j’y ai eu droit….
Ce que je voudrais
surtout ici c’est dire merci au Docteur Teyssedou du CHU de
Poitiers, il a osé avec sa collègue le docteur Swenen cette
opération, ils ont passé toute la journée à me réparer, des
médecins, humains, présents chaque jour, mais surtout une équipe
RACHIS juste exceptionnelle.
Je ne pourrais
jamais assez remercier ces médecins, les internes , ils m’ont
donné l’immense chance de revenir à la vie, la chance qu’enfin
mon corps ne hurle plus. Ma douleur n’est plus. En l’écrivant
j’ai du mal à y croire.
Je voudrais
également remercier ici le personnel du 4ième étage (rachis)
couloir B. Merci pour la douceur des mots des gestes lorsque vous
m’avez lavé, merci pour vos encouragements de mettre un pied
devant l’autre, merci pour tous ces moments où vous avez été là
lorsque mon moral n’était pas au rdv.
Demain je passe un
examen, si celui ci est négatif mon retour ne devrait plus tarder,
vraiment j’ai très envie d’être demain et de connaître la
suite des éventements.