mercredi 5 septembre 2012

Flirter avec mes limites.





Je ne suis pas passée depuis un bon moment sur mon livre.
Ma vie a bien changé. Je me retrouve aujourd'hui dans une nouvelle vie.
Une vie où je peux respirer, exister, Vivre.
Vivre malgré mon mal.
Vivre dans ce partage, dans cette confiance en l'autre. Vivre cette vie que je croyais perdue.Cette vie qui me semblait inaccessible.
Je ne subis plus ma vie.

Koni, tu m'as ouvert les portes de la vie, tu m'as donné ta confiance. Nous cheminons main dans la main. Tu devines mon mal tout en me laissant faire comme si.
Tu te poses à mes côtés lorsqu'il se fait plus présent, tu me donnes la chance de pouvoir vivre enfin.
Cet amour que je pensais exister que dans les livres est mon quotidien. Nous avons fait de nos blessures des forces. Nous utilisons nos échecs pour avancer.

Pourquoi écrire aujourd'hui? peut être parce qu'il y a des mots que je ne sais pas encore dire. Je ne sais toujours pas dire stop, dire mes limites et me poser.
Comme si parler de mes limites physique allaient me rendre faible. Je n'arrive pas à montrer cette faiblesse. Pourtant je sais qu'il restera à mes côtés, que mon combat n'est plus uniquement le mien, c'est le sien aussi. Je suis entrée dans une espèce de bulle où je veux être la super maman, la super femme, celle qui ne s'arrête pas. Mais lui et les filles voient maintenant mes limites.
Je suis déstabilisée, je dis que " oui j'ai mal, mais que ça va".. Que ça va toujours en fait...

Mais non la réalité est toute autre, je suis terrassée, je suffoque, je passe beaucoup de temps à lutter. il y a quelques semaines, j'ai eu un petit soucis de santé, rien de bien grave, mais cette douleur en plus a été une réelle épreuve, je n'arrive plus à accepter un maux supplémentaire, c'est tout de suite de trop, c'est intolérable, pourtant j'ai encore la force de faire comme si.
Y a t'il une limite? peut-on lutter des années?

dimanche 10 juin 2012

Le cimetière ta maison..



Hier je suis allée me poser à coté de toi.
 Hier j'avais besoin d'être seule face à toi.
Comme un cri dans le silence, ma tête, mon corps te réclamait.
Je suis entrée dans ce cimetière, la boule au ventre, tu es là-bas au fond, je traverse cette allée et je m'approche de toi.
 Je regarde autour de moi toutes ces mamans, qui comme toi, ont laissé des enfants dans la peine.
Il y a des fleurs partout, fleurs seul et unique signe de cet amour.
Il ne nous reste que ce geste là, tout le reste ce passe dans nos coeurs.
Au milieu de cette allée, je suis entourée de fleurs, c'est une sensation d'apaisement, je suis presque à l'aise.

J'arrive devant cette photo de toi, j'ai un flash, je revois ce jour où cette urne est arrivée, je revois ce moment où je dois réaliser que tu es dedans, il ne reste plus rien de ton corps. Je ne te reverrais plus. Je me souviens encore très bien de ce grand désespoir, ces images réelles face au choc de ton départ.
A tes cotés F et L, tes petits enfants, ont déposés deux anges blancs pour te protéger. Et puis, le moment arrive où le couvercle de ton caveau se referme à jamais.
A partir de ce moment là je devais être cette mère sans Sa mère.
Plus de conseils, plus de rires plus de confidences, juste ce silence.

Mais hier matin j'avais besoin de te parler, j'avais besoin d'être ta petite fille, j'avais besoin d'être tout prêt de toi. J'ai réussit à pleurer, ça fait si longtemps que ces larmes étaient en moi.
Je n'étais plus cette femme forte, cette pierre indestructible, j'étais moi au plus prêt de toi.
Le vent caressait mes joues, le soleil réchauffait mon dos, la nature chantait.

Tu m'as sauvé la vie Maman et je t'en remercie, je voulais te le dire au plus prêt, te le dire au cimetière, dans ta maison.
  

mercredi 30 mai 2012

Ces jours là...



Certains jours sont bien plus difficiles à supporter que d'autres. Il y a ces jours où le courage est moins présent. Ces jours là, la douleur devient inacceptable, elle monte en moi, me brûle, elle m'empêche de réfléchir, elle prend le dessus.
Je me retrouve seule avec elle, ma tête est comme bloquée, je cherche à trouver une solution, une position, je suis totalement centrée sur ma douleur, elle est si forte dans ces moments là..

Je suis fatiguée de lutter, souvent, mais ais-je le choix? Même cette fatigue est devenue connue, je maîtrise chaque aspect de mes poussées de douleur. Je peux presque savoir avec une grande précision de quoi sera fait la crise.
Hier je me suis retrouvée avec une maman devant l'école, elle me parlait, me parlait, debout devant elle, j'étais envahit de douleur, mes pieds étaient comme électrique, mes hanches cognaient, je tremblais, je ne sais même plus de quoi me parlait cette dame...
Lorsque je suis dans cet état, je ne supporte aucune sollicitation extérieure, pourtant je sais sourire et ne rien montrer.

Il m'est impossible de montrer mon mal.

Une vie normale, je vais peut être à nouveau Vivre comme avant, j'ai mis tous mes espoirs dans cette possibilité. Je veux tellement ne plus devoir lutter, je vous pouvoir me promener sans craintes, je veux pouvoir jouer avec mes filles sans le payer, je veux pouvoir juste un instant ne plus avoir mal.

Souvent je me demande pourquoi il accepte ce mal, pourquoi lui va supporter? Je sais qu'il n'est pas facile de côtoyer la douleur, de devoir vivre à ses cotés. J'ai cet étrange impression que j'impose ma douleur, je me sens mal à l'aise d'avoir si mal et d’empêcher alors une vie "normale".
Pourtant c'est bien ce mal qui nous a rapprocher à travers nos mots.
Je mesure pleinement ce cadeau du ciel qui s'offre à moi, je mesure la chance que j'ai d'avoir croiser sa route.

mardi 1 mai 2012

Vivre maintenant.


Me voilà arriver à cette intersection, à ce moment où je vais changer de route.
Me voilà ,comme le jour où je suis née à respirer pour la première fois.
Me voilà debout devant toi, à prendre ta main, et à croire à demain.
Me voilà à tes cotés, à regarder ensemble vers ce même chemin.

Te regarder c'est exister, te regarder c'est grandir un peu à chaque instant..
Prendre ta main c'est m'engager, c'est entrer dans ce monde où nos âmes seront liés à jamais.
Nous c'est le respect, c'est la fusion, c'est vouloir donner à l'autre.
Nous c'est fort, c'est vrai, c'est unique.

Koni, tu es ma lumière, j'ai déposé dans tes mains ma vie.
Dans tes mains je me sens bien, je suis cette fleur enracinée qui puise en toi l'eau de la vie.
Dans tes mains j'ouvre une à une mes pétales, je suis rassurée.
Dans tes mains je me sens belle.
Dans tes mains je vis enfin..
Koni, tu m'as accepté avec ma douleur, avec ce mal en moi. Tu me prends telle que je suis avec mes forces et mes faiblesses.
J'espère pouvoir te donner autant que tu me donnes à chaque instant.

Je suis descendue de mon navire, je suis arrivée à cette lumière, la mer est calme, le ciel est bleu,
le soleil me réchauffe.
Je peux maintenant laisser mon navire à cette mer, je peux laisser mes boucliers, mes armes, je ne crains plus rien.

Je peux Vivre maintenant....





jeudi 19 avril 2012

Vivre..Renaître ..


J'écrit ce soir un message que je n'aurai pas imaginer écrire un jour. Un message d'espoirs de bonnes nouvelles.

Hier je suis donc allée voir ce chirurgien, un homme simple, qui ne semble d'emblée pas être froid. Je lui explique un peu ce qui se passe depuis ma laminectomie, qui j'ai déjà rencontré prof ALAIN et ASSAKER , il me demande de décrire mes douleurs.
Là il nous explique que mes douleurs ne peuvent pas venir de ma fracture, que depuis le temps il était évident que tout était stable.
Il regarde alors mon dernier IRM et confirme ce qu'il pense. Il me dit que j'ai peut être un pincement de L5 ou alors des tendinites au niveau des fesses.
Il m'explique que m'opérer aurait plus d'effets négatifs que positifs.
Dans les deux cas des infiltrations peuvent venir à bout de mes douleurs...

J'ai eu du mal à croire tout de suite ce que j'entendais, je passe d'une situation dramatique à une situation presque trop simple.

Vous imaginez ne plus avoir mal !!! une heure, une journée, des semaines des mois... une vie... c'est incroyable, c'est merveilleux.
La vie, reprendre ma vie, avancer , travailler, être libre de bouger. Aller manger chez quelqu'un et ne plus me demander si je vais tenir assise? Toutes ces choses de la vie qui sont normales pour vous et qui sont efforts pour moi.
Ne plus avoir mal, je n'arrive toujours pas à y croire, je ne sais plus ce que c'est.

Je crois aux signes dans la vie. J'ai reçu, la veille de mon rendez-vous, des branches de rameaux, la dernière fois que j'en avais eu c'était de ma maman. J'ai été très touché par ce geste. Des branches qui m'ont porté chance...Merci pour ce geste, merci d'avoir pensé à moi.

Koni, merci de m'avoir pris la main et de m'avoir dit de m'occuper de moi, merci d'avoir insisté pour me dire d'aller consulter encore. Merci d'avoir été avec moi.

mardi 17 avril 2012

Les limites.

Mercredi je vois un chirurgien, mercredi je vais encore écouter dans quel état je suis..
Je n'ai pas très envie de savoir pour être honnête.
Depuis 2010 je n'ai été voir personne. Je n'ai eu que des discours négatifs que des solutions qui n'en étaient pas.
J'ai appris à me taire, à serrer les dents, à accepter mon état.
Accepter est un grand mot, comme si j'avais le choix ! On fait avec pour être plus juste.

Comment croire un médecin? comment donner ma confiance à des gens qui ont "jouer" avec mon dos?
Je ne crois plus à des jours sans douleurs.
Je ne veux plus être déçue, j'ai tellement espérer , tellement fait confiance la dernière fois.

La douleur cette chose sournoise qu'on ne voit pas, cet état qui me pousse à être continuellement confronté à mes limites. Je les connais si bien mais je ne les écoute pas.
Je veux toujours être celle qui peut, je veux être comme avant, pouvoir vivre des choses simples comme tout le monde.
Je mène cette guerre avec toi, ma douleur, je veux pouvoir être libre d'Etre, de vivre.

J'ai du mal à dire mes limites au moment où je les vis, je n'arrive pas à dire stop. Je lis dans ses yeux qu'il sait, pourtant je voudrais qu'il ne devine pas. Il est là, il m'aide tellement.
Ma douleur ne lui fait pas peur mais je n'arrive pas à montrer mes limites.
J'ai cette crainte d'imposer ma douleur, qu'elle empêche une vie "normale" qu'elle entraîne la fuite.
Je ne peux pas accepter de devenir éventuellement  un poids, une charge.

Lorsque je franchis mes limites je le paye immédiatement. Je mets de plus en plus de temps à récupérer. J'ai trié  beaucoup de choses chez moi pendant deux jours. Depuis dimanche je le paye, tout est effort , je suis dans ma bulle, je suis fermée. L'image qui me vient, c'est vouloir être au calme, dans la pénombre et m'autoriser à lâcher prise.




dimanche 15 avril 2012

Puisque tu pars ...


 Puisque Tu Pars (Jean-Jacques Goldman 1987)



Puisque l'ombre gagne
Puisqu'il n'est pas de montagne
Au-delà des vents, plus haute que les marches de l'oubli
Puisqu'il faut apprendre
A défaut de le comprendre
A rêver nos désirs et vivre des ainsi-soit-il
Et puisque tu penses
Comme une intime évidence
Que parfois même tout donner n'est pas forcément suffire
Puisque c'est ailleurs
Qu'ira mieux battre ton coeur
Et puisque nous t'aimons trop pour te retenir
Puisque tu pars

Que les vents te mènent où d'autres âmes plus belles
Sauront t'aimer mieux que nous puisque
l'on ne peut t'aimer plus
Que la vie t'apprenne
Mais que tu restes le même
Si tu te trahissais, nous t'aurions tout à fait perdu
Garde cette chance

Que nous t'envions en silence
Cette force de penser que le plus beau
reste à venir
Et loin de nos villes
Comme octobre l'est d'avril
Sache qu'ici reste de toi
comme une empreinte
indélébile

Sans drame, sans larme
Pauvres et dérisoires armes
Parce qu'il est des douleurs,
qui ne pleurent qu'à l'intérieur
Puisque ta maison, aujourd'hui c'est l'horizon
Dans ton exil, essaie d'apprendre à revenir
Mais pas trop tard

Dans ton histoire, garde en mémoire
Notre au revoir, puisque tu pars

J'aurais pu fermer, oublier toutes ces portes
Tout quitter sur un simple geste,
mais tu ne l'as pas fait
J'aurais pu donner tant d'amour et tant de force
Mais tout ce que je pouvais,
ça n'était pas encore assez
Pas assez, pas assez, pas assez...

Ce texte, cette chanson m'a accompagné depuis qu'elle est sortie à chaque moment difficile. Lorsque j'ai besoin d'être dans ma bulle, elle est là. Lorsque j'ai perdu ma grand-mère j'allais vers elle naturellement pour chercher en moi des images d'elle. 
Il y a eu ensuite maman, j'avais ce besoin de crier ces mots:"Que les vents te mènent où d'autres âmes plus belles Sauront t'aimer mieux que nous puisque l'on ne peut t'aimer plus"..

Lorsque la douleur comme aujourd'hui m'envahie je viens me poser et écouter ces paroles. 
Ma nuit a été difficile, je suis fatiguée aujourd'hui, je lutte, je cherche sans cesse une position pour faire baisser la douleur. Ma hanche me brûle, ma peau est douloureuse, je n'ai pas beaucoup d'énergie pour lutter. Je voudrais rester dans ma bulle ne rien laisser m'atteindre.Tout est agression ! 
Demain est un autre jour. 

vendredi 16 mars 2012

Les Mots....

Ecrire, 5 ans que je mets tous ces mots sur ces pages.
Les mots, tous ces bouts de moi .. chaque page est une partie de moi, je suis moi ici tout simplement.
Ici je n'écris pas beaucoup le positif, j'écris surtout lorsque je ne vais pas bien, j'écris lorsque ma tète est pleine, lorsque j'ai besoin de crier ou de comprendre.
Ecrire c'est hurler en silence, écrire c'est m'aider à avancer, à me trouver, c'est m'aider à tenir lorsque la douleur se fait plus violente...

Ecrire ma douleur, c'est vouloir la faire sortir de moi, c'est aller chercher au fond de moi ces images pour la comprendre, pour la visualiser.. La mettre en image c'est essayer de la combattre. 
Mette des mots sur ce mal c'est aller ce concentrer pour y mettre le mot juste.. 

Les mots se font images , les images se font pansements.. j'avance ainsi doucement depuis longtemps.
Ce lieu c'est mon intimité, c'est ma vie, mon combat..
Les mots, tous ces mots que je ne dis pas, toute cette douleur qu'on ne soupçonne pas.
Je me retrouve devant ce clavier souvent brisee, envahie de questions, tout devient sombre.. cette peur de faire porter aux autres ma douleur.

Ces mots que je peux hurler ici librement, ce lieu qui est à moi, ce lieu que je veux, comme cette trace pour elles, qu'elles sachent un jour..

En frôlant la mort, j'ai pris conscience que personne ne savait qui j'étais, j'avais besoin de le dire, de me le dire.. de savoir que quelque part, au moins, mes filles pourraient me lire.
Je me dis quelque fois que des personnes pourraient y trouver la force, le force d'avancer comme moi, de savoir qu'on peut tout accepter et supporter, que malgré la douleur on peut vivre, que malgré la rupture on peut se construire à nouveau..

Les mots toujours les mots ils viennent , ils se posent, ils existent à travers mes doigts,  ils volent, ils arrivent, se mettent les uns derrières les autres, ils forment ainsi des lignes, les lignes de ma vie.






mercredi 7 mars 2012

Au delà de la mort..



Depuis des semaines je pense à toi..
Maman c'est ici que je continue à te faire exister, c'est ici que j'arrive à te parler, j'ai toujours encore besoin de de toi, j'ai besoin de te savoir là.
J'ai mis beaucoup d'énergie à essayer de te sauver de ton mal, tout ce que je pouvais n'a pas été assez.
Je me souviens avec émotions de ces moments de partage entre nous, je me revois boire tes paroles devant les photos de ton enfance. Devant ces photos de Notre histoire.
Tu as voulu de toutes tes forces malgré ta fragilité émotionnelles nous donner un avenir, tu as su nous transmettre cette capacité à mener toutes les batailles de la vie.

Maman, tu étais enfermée depuis si longtemps dans ta maladie, tu étais dans cette spirale infernale des angoisses qui détruisaient petit à petit la femme, la mère.
Dépression, maladie si discrète mais si douloureuse, maladie mal comprise.. maladie dont on a tant de mal à sortir.

Maman, tu m'as demandé, aux portes de la mort, de revenir à la vie, tu m'as tendu ta main pour me guider vers mes filles pour ne pas que je reste à tes cotés sur l'autre rive.
J'ai cherché un sens à cela, pourquoi revenir pour avoir si mal, pour endurer tant d'épreuves?

Depuis peu j'ai trouvé, je sais aujourd'hui pourquoi. Finalement tu ne veux qu'une chose, mon bonheur. pour y arriver j'ai du grandir, être mise à l'épreuve pour devenir celle que je suis.

J'aurai tant aimé que tu vois mes filles, j'aurai tant aimer que tu puisses être là et voir qui je suis devenue, j'aurai aimé tous ces moments entre enfants et parents..
T'aimer c'était accepter ton départ, t'aimer c'était te laisser partir.

Je t'aime ma petite maman malgré l'absence.. au delà de la mort


samedi 18 février 2012

Cette lumière..


Il y a des jours où les doutes sont plus présents, des jours où je me retrouve dans la brume. Je vois cette lumière loin là-bas, cette lumière qui me dit de tenir.
Les vagues autour de moi me demandent de tenir fort la barre du navire. Je ne dois pas baisser les bras, je dois rester vigilante. La coque du navire est bousculée, le vent souffle fort, je regarde cette lumière au loin, elle m'attire.
Je voudrais me trouver à ses cotés, sentir la chaleur qu'elle dégage. Elle m'inspire confiance, elle me demande de venir à elle. Le chemin va être long, mais il n'y a qu'elle qui brille dans l'immensité de cette mer déchaînée.

J'ai découvert cette lumière au milieu des vagues, j'ai découvert la sagesse, le respect, la beauté de la vie. Vivre et ne plus survivre.
Je chemine dans cette mer froide,je vais doucement vers cette clarté.

J'ai du apprendre à partager, à mettre des mots sur mes maux.. il m'est si difficile de partager cette partie de moi. Cela a été une remise en question complète de ce que j'ai connu. Dire les choses pour avancer, dire les choses et exister tel que je suis.

J'ai traversé des mers, des océans, j'ai lutté, j'ai mené des batailles, aucune tempête ne m'a mise à terre, je suis tombée, oui souvent, mais je suis là, debout à la barre, fière d'être ce que je suis, fière d'arriver, seule, à mener ma vie avec mes filles.
Elles, mes Fées, mes filles, celles pour qui je tiendrais toujours. Elles n'ont rien demandé, rien choisit, je me dois   d'en faire des femmes. Des femmes avec des valeurs, avec ce sens du don de soi, du respect, de la vérité, cette envie de donner aux autres d'être tourné vers les autres.



mardi 14 février 2012

Opération ?




Il y a moins d'une semaine j'ai fait une IRM de contrôle. Le bilan n'est pas fantastique. Il y a un petit glissement au niveau de deux disques plus bas que la fracture elle-même.
J'ai vu un chirurgien hier qui ne peut rien pour moi.
Il me demande d'aller voir un confrère qui est spécialisé.

Ce chirurgien que j'ai vu ne comprend pas la laminectomie de D12/L1. La cicatrice que j'ai fait 20cm environ alors que selon lui il ne devrait pas dépasser les 5cm. Il pense que soit on a fait autre chose, soit quelque chose c'est passé durant l'intervention ce qui expliquerait que je souffre depuis.
Pour lui je dois envisager de retourner au bloc et subir la grosse intervention. Ma moelle est comprimée et l'hernie la lamine sans relâche.. Il craint des lésions médullaire irréversible.

J'ai rendez-vous au mois d'avril avec le spécialiste. Je ne vais pas me fier à un seul avis cette fois, il y a bien trop de risques.

L'opération, encore une opération. Comment accepter de prendre des risques, comment peut-on trouver les réponses? Comment aller dans cette salle d'opération sereine? Comment décider de peut être perdre mes jambes?

La douleur, j'ai accepté sa présence, je la connais, elle est mienne. Essayer de m'en débarrasser c'est prendre tellement de risques !! Rester avec elle c'est sacrifier ma vie.
J'ai fait le choix d'avoir des enfants, elles n'ont pas demandé à venir, je me dois donc de les mener vers leur vie de femmes. Je ne peux donc pas prendre de risques. C'est à moi de tenir envers et contre tout.
Elles n'ont que moi je suis leur unique repère. Je me refuse de les laisser.
Je préfère souffrir en silence et attendre qu'elles soient des femmes.

Le temps défile..


Ma petite Maman,

9 ans, Voilà maintenant si longtemps que tu es partie..
Je suis là, ma tète est tournée vers toi, tu me manques Maman..
Ma journée a été pénible, je réalise que le temps passe,même si les souvenirs sont là ta voix se fait plus lointaine, j'ai du mal à me souvenir d'elle.
J'ai encore tellement besoin de toi.. Peux tu entendre ce cris que je pousse dans ma nuit? Peux tu me tendre la main?
J'ai envie d'y croire Maman, j'ai envie de penser que tout ce qui m'arrive là c'est un peu toi.

Tu m'as enseigner les valeurs, aider les autres, être toujours droite, ne jamais mentir, savoir écouter, aimer ce qu'on est et être fière de son Nom. La guerre a pourtant essayer de détruire en toi ces valeurs mais tu les avais là en toi et aujourd'hui je les porte en moi.

Lorsque je pense à toi je pense aussi à ma tendre Oma, ta mère. Cette femme qui m'a donné tout cet amour que tu étais incapable de me témoigner. Elle était une immense femme, elle a bravé les interdits dans le camp pour te protéger pour te donner à manger. Elle n'a pas céder et est allé jusqu'à accepter des essais médicaux pour ne pas être séparée de toi.
Oma, Maman vous êtes là en moi, ma force, ma rage de vivre c'est vous qui me l'avez enseigner, ne jamais baisser les bras, avancer toujours malgré les épreuves....

mardi 10 janvier 2012

Tellement là !!





Aujourd'hui tu es là, tu ne me lâches pas, tu m'as déjà accompagné toute la nuit. Je me tourne, me retourne, respire, je cherche sans fin cette position qui va te faire taire...

Aujourd'hui j'ai vu mon médecin, on va continuer le même traitement, essayer de tenir, ne rien augmenter ni rajouter..
Je me suis levée avec des nausées, respirer m'est difficile, je vis pourtant ma journée comme toutes les autres, je fais comme si... et pourtant, je voudrais juste rester dans un bain chaud, laisser cette eau m'envelopper de douceur. Sentir cette chaleur assouplir mes muscles, assouplir cette douleur.
Elle prend toute la place depuis ce matin, elle m'empêche de réfléchir.
Il n'y a qu'ici que j'ose en parler, je ne peux pas et ne veux pas en parler autour de moi. C'est mon combat.
Jour et nuit, nuit et jour elle est là... Montrer cette partie de moi c'est prendre le risque qu'on me plaigne chose que je refuse complètement.

A ce jour, une seule personne sait vraiment ce que je vis, qui je suis.. Elle ne me juge pas, elle n'a pas pitié de moi. Ma douleur c'est moi aussi..
Elle m'accepte comme je suis..
C'est un cadeau immense que de rencontrer une telle personne. C'est ce qui m'arrive de mieux dans la vie. M'accepter !!!
Je peux être moi, je peux exister avec ce mal, avec mes blessures. Je n'ai pas besoin d'en parler elle sait maintenant. Son oreille est là si j'ai besoin, sa main est toujours tendue vers moi.
Lorsque je vois les choses sombres, elle va me cadrer et appuyer ou il faut pour me faire avancer encore et encore.
Je pourrais lui écrire aujourd'hui que rien ne va, que ma douleur est trop forte, mais je n'y arrive pas. Je ne veux pas l’inquiéter. Je sais qu'il faut dire les choses, mais je reste toujours enfermée dans ce mécanisme où je fais comme si !!!

Quelque fois je me pose et j'essaye de me souvenir de cette vie où je n'avais pas mal. Je n'arrive pas à me souvenir de cette sensation.
J'ai perdu cette notion. Je ne connais que la lutte, je ne connais que ce combat. Je maîtrise complètement la crise paroxystique. Je sais comment la douleur va monter, à quelle vitesse. Je connais le moment exact où je vais devoir agir pour tenter de la faire baisser.
Ce duel permanent entre ma douleur et mon corps.