dimanche 16 septembre 2018

Nous y sommes !!



Il est 23 h 20 nous sommes le 16 septembre.
Je pensais être totalement stressée complètement  en panique et finalement je suis bien enfin bien au vu du contexte.
Comme si mon cerveau c'était mis en veille.
Il m'a été difficile de dire au revoir à mes filles mais j'ai réussi à prendre leurs larmes et à faire de l'humour pour voir soudain des sourires à la place des larmes.
Pourtant tout au fond de moi j'avais envie de hurler, de les serrer encore et encore, mais il fallait faire de ce moment crucial quelque chose de positif.
Aujourd'hui j'ai eu des nouvelles de "E" une personne qui est prise en charge dans le service où je suis depuis un moment. Ses mots, son recul sur les chirurgiens qui vont s'occuper de moi m'a fait du bien. Je pense même que c'est grâce à ses mots que je suis relativement en paix avec ce qui va se passer demain.
Merci à toi "E"... je serais là pour toi en novembre.
J'ai eu la visite du chirurgien. Il nous a dit que je vais partir au bloc à 7 h, arrivée la bas on va me perfuser , m'endormir, le neurologue doit installer les électrodes qui vont surveiller ma moelle durant toute l'opération, ensuite il faut m'installer. Tout cela va prendre environ 2 heures. Ensuite seulement on va commencer. Le chirurgien estime terminer entre 15 et 16 h.
Retour en chambre fin de journée.

Me voila donc, après toutes ces années au bout du chemin. On va réparer ce corps blessé, on va tenter un truc de malade. Ils vont réussir car ici je suis dans une équipe incroyable.
Et surtout entourée des miens et de toi mon Amour...

Je vais m'arrêter là j'ai hâte de pouvoir revenir et vraiment j'espère pour de bonnes nouvelles.




vendredi 14 septembre 2018

Mon tendre Amour




Mon tendre Amour, aujourd'hui c'est à toi que je veux laisser des mots.
Il y a 6 ans c'est sur ce blog que tu m'as découvert, c'est à travers mes mots, mon histoire qu'un 31 juillet à minuit et quelques minutes que tu m'as envoyé un message.
Jamais à cet instant je n'aurai imaginé que nous allions partager nos vies.
Jamais je n'aurai pu penser où rêver vivre une vie où l'amour serait plus fort que tout, une vie de famille. Une vie de partage.
Je sais combien je te semble distante, combien je suis enfermée dans ma bulle. Combien j'ai peur de te faire souffrir.
Dimanche à 16h nous allons arriver ensemble dans cette chambre. Je sais qu'à partir de cet instant tu seras mon seul et unique point de repère, tu seras ce pilier sur lequel je vais m'accrocher de toutes mes forces. Tu seras ma seule motivation, ma seule raison de ne pas m'enfuir, ma seule imagine positive.
Tu seras ma raison de vivre ma raison de continuer encore et encore, ma force pour oser ressortir de ce lit. Mon courage pour affronter la douleur.
Tu seras tout ce que tu es depuis toujours, ma raison de vouloir vieillir malgré la douleur.
Hier soir en m'endormant tout contre toi je voulais te dire combien j'avais peur, mais je suis restée silencieuse, je savais que tu ne pourrais pas me rassurer totalement, car aucun mot ne pourra le faire. Mais surtout je ne veux pas que tu sois mal, à te demander quoi répondre.
Je suis donc restée contre toi, je me suis accrochée fort à ton bras, tenir ta peau pour imprimer au plus profond de moi ton corps, ta peau, ta chaleur douce.

Mon tendre Amour, notre amour c'est construit avec beaucoup trop d'épreuves. Je rêve que celle-ci nous apporte la paix, le droit de vivre enfin dans la sérénité.
Je sais qu'il est très pénible d'être avec une personne malade. D'autant plus difficile lorsque cette personne veut à tout prix rester forte, invincible.
Pourtant tu le sais bien, je suis ce petit oiseau aux ailes brisées.
Ce petit oiseau qui, la nuit venue, vole, tourbillonne dans le ciel, ce petit oiseau qui vole toujours plus haut toujours plus loin, d'arbres en arbres, de fleurs en fleurs.
Et le matin ce petit oiseau libre dans sa tête se retrouve enfermé dans son corps, incapable de déplier ses ailes.
Cette vie inaccessible rêvée la nuit se retrouve confronté chaque matin à cette réalité, mes ailes restent fermées, je ne peux pas m'évader de ma prison.
Je te regarde alors, je vis à travers tes gestes, je te regarde faire, j'ai souvent cette image lorsque je te regardais t'habiller pour partir en moto, je regardais tes yeux briller, je voyais ce bonheur sur ton visage. C'est un peu comme monter sur cette moto avec toi.
Te voir vivre me fait du bien, te voir sourire me fait avancer, être avec toi c'est me donner cet équilibre.
Tu es le courant qui fait avancer le navire de ma vie, tu me laisses rester le capitaine de mon bateau.

Mon tendre Amour, avec toi je peux être moins femme, avec toi je peux être fatiguée, avec toi je peux tout. Mon Amour pour toi ne connaîtra jamais de fin car je sais depuis le premier instant que peu importe comment je vais être dans l'avenir tu resteras là prêt de moi pour toujours.
Et ceci est réciproque.

Lorsque je vais quitter cette chambre pour aller au bloc je ne vais pas pouvoir te rassurer, mais je veux que tu puisses venir ici lire que peu importe la suite, je suis dans ton coeur, dans ta tête, je suis partout et je t'aime. Pas un je t'aime dis comme ça vite fait, c'est un Je t'Aime comme un sacrement comme l'engagement de toute une vie. Comme une mère qui donne la vie et par cette magie se lie à jamais à son enfant.
Tu es ce que la vie m'a donné de mieux, tu es celui qui m'a donné la force de tenir toutes ces années, je n'étais plus seule. Les heures vont te paraître longues je suis désolée de te faire vivre cette épreuve. Savoir que tu seras là lorsque mes yeux vont s'ouvrir lorsque je vais savoir si oui où non j'ai perdu mes jambes  me rassure, c'est avec toi que je veux affronter tout cela.

Je t'aime Mon Amour


   

mardi 11 septembre 2018

D'une fille à sa mère. D'une mère à ses filles.





6 septembre 2018,
Encore quelques jours avant l'opération... quelques jours avant d'être dans cette chambre face à mon destin.
Je suis dans mon salon, le ciel est couvert, mon cœur est serré j'ai peur, tellement peur..
Maman, protège moi, aide moi à revenir, laisse moi continuer à rester prêt de mes filles. Je veux rester avec elles, je ne veux pas être responsable de les laisser sans moi.
J'ai lutté tant d'années, j'ai affronté tant de tempêtes, je me suis relevée à chaque fois.
Maman je voudrais te serrer contre moi, je voudrais pouvoir te dire mes craintes, je voudrais remonter le temps, me retrouver dans la cuisine ce 12 février 2003 lorsque tu as dit
" Marina tu sais j'aime ta maman elle ne me croit pas mais je l'aime".. J'ai simplement répondu " ben si maman je sais que tu m'aimes".
C'était il y a longtemps, c'était la seule fois que je t'avais entendu me dire ces mots.
Mais je le savais je sais que tu m'as aimé.
On passe tellement de temps à imaginer nos parents immortels et puis lorsqu'ils prennent de l'âge, on pense s'être préparé à leur départ.
Mais finalement on est jamais prêt, finalement on reste des enfants face au gouffre.
Perdre sa maman c'est se perdre un peu à jamais, c'est être seul(e) face au monde, c'est ne plus avoir ce socle, ce rempart contre tous les maux, c'est la fin de ce lien mère/enfant de cette oreille qui peut tout entendre, de ses bras qui peuvent recevoir toutes les souffrances.

Alors aujourd'hui c'est ici que je viens hurler en silence, c'est ici que je tente de calmer mes angoisses.
Je dors de moins en moins, mes douleurs sont de plus en plus violentes je sais que je dois faire cette opération, tout mon corps me le dit il ne tient plus, il est à bout.
Je sors avec les filles, on se promène dans les magasins, je leur laisse des souvenirs car l'année qui arrive va être difficile pour tout le monde.
Ces sorties me demandent un effort énorme, mon corps est brisé par la douleur, je garde le sourire, je respire calmement, elles m'observent, je sais bien qu'elles voient, mais elles ne disent rien.
Elles savent que je fonctionne comme cela.

Mon corps, ce corps qui n'est que douleurs, cette douleur qui a pris le contrôle de mon corps. 12 années de lutte, dont 10 pour ce dos. J'aurais tant aimé tenir encore.

11 septembre 2018,

Mes filles, je viens déposer ici des mots, des mots pour vous.
Vous avez traversé beaucoup de tempêtes à mes côtés, vous avez souffert, vous avez relevé la tête à chaque fois.
Je vous aime d'un amour sans fin, d'un amour inconditionnel, d'un amour bien plus fort que tout ce qui existe en ce bas monde.
Vous regarder grandir, vous regarder devenir des femmes petit à petit est le plus beau cadeau qu'il m'a été donné de recevoir.
Vous êtes des personnes merveilleuses, chacune à sa façon.
Mon combat à été le votre et j'ose espérer que ce 17 septembre marquera la fin de l'enfer et le début d'une nouvelle ère.
Même si ma récupération va être longue je sais que je vais pouvoir compter sur vous mes fées.
Je rêve de pouvoir vivre mieux, de pouvoir partager des moments joyeux où la douleur sera là mais nettement moins présente.
Si je fais cette opération c'est pour vivre mieux. C'est pour avoir une vie de famille bien plus agréable.
Être votre maman me rend fière, je rêve du jour où je fermerais vos robes de mariées pour vous laisser partir vers vos vies. Je rêve du jour où à votre tour vous donnerez la vie et que je prendrais dans mes bras ce petit bout de vous.
Cette opération va me donner la chance de pouvoir vivre ces moments.
Je sais combien vous avez peur, combien cette journée va vous paraître longue. Je ne peux rien garantir mais je suis certaine d'une chose qui est que cette équipe de Poitiers a pris toutes les mesures de sécurité.
En rencontrant le prof  RIGOARD j'ai su que lui seul arrivera à me faire entrer dans ce bloc opératoire. Il est plus qu'un médecin car il est en premier lieu une personne sensible à nous les malades.
Alors peu importe ce qu'il nous reste à traverser comme tempête une chose ne se brisera jamais c'est notre Amour, notre lien.

Marina, Cassandre, Emma trois fées, mes fées, Un Amour. Sans vous je ne suis rien, avec vous je peux déplacer des montagnes.
Je vous Aime